mercredi 18 septembre 2019

Se perdre, se chercher puis se retrouver…..enfin, se retrouver en partie. Ma quête n’est pas finie !


« Se perdre pour mieux se retrouver » dit-on….est-ce vrai ? Je ne sais pas. J’ai passé toute ma vie à chercher qui je suis, qui je devais être. En fait, j’ai passé toute ma vie à réfléchir sans « être », sans vivre réellement. Est-ce une vie ? Non, bien sûr.

J’ai commencé ma thérapie en écrivant pour moi-même. Vivant un mal-être profond qui m’a ramené maintes et maintes fois dans la nostalgie d’une enfance épanouie, heureuse. Je croyais à chaque fois avoir un début de réponse. Je croyais à chaque fois panser ma plaie. Je ne comprenais même pas pourquoi je devais ressentir un tel mal-être.

De toutes les personnes que je connais, je dois aboutir à la conclusion, que moi, je n’ai pas de vraies raisons de me sentir mal dans la vie…cette vie sans réel soucis. Sans réel soucis, mais justement cette impression que rien ne se passe jamais. Et ce n’est pas ça, la vie.

Quand enfin, les choses viennent. Quand enfin, les choses de la vie arrivent. Études, voyage, séparation, retrouvailles, découverte, rencontre, mariage, naissance,….tout est chamboulé ! Je me sens débordée ! Tellement débordée que je n’arrive pas à suivre. Tellement débordée que je n’ai en rien réagi comme j’ai prévu, comme j’ai longuement réfléchi.

Cette phrase me trotte souvent dans la tête : « Avant, j’avais des principes. Maintenant, j’ai un enfant. » Il ne s’agit même pas d’une histoire d’enfant ou de parentalité. Cela dit, la parentalité a révélé des lacunes qui étaient déjà bien présentes depuis des années.

Je savais bien que quelque chose ne tournait pas rond. En accumulant les échecs, et en ayant à chaque fois, la fuite comme réponse. Il était temps d’admettre que quelque chose ne tournait pas rond.

Petite, je me sentais déjà spéciale. Beaucoup me qualifiaient de « difficile ». Difficile parce que je ne savais pas, depuis mon enfance, exprimer ce que je ressentais. Difficile parce qu’enfant, déjà, je ne voulais pas me fondre dans la masse. Difficile parce que la socialisation, je ne connais pas.

J’ai quelques flashs de mes premières années d’école…où je ne comprenais pas l’être humain. Où je ne comprenais pas la nécessité de se faire sa place,….en étant faux, ou en écrasant les autres.

L’école, c’est le lieu où j’ai découvert les vices, la vilenie de l’être humain. Pourquoi ? Pourquoi avoir besoin de « jouer un rôle » ? Pourquoi vouloir forcément briller en surjouant ce que l’on est au fond de soi ? Pourquoi la convoitise, pourquoi vouloir ce qu’on n’a pas ? Pourquoi la jalousie ? Pourquoi est-ce facile de rabaisser plutôt que d’aimer ?

J’avais déjà probablement tout ça en moi, refusant de voir, refusant de croire que j’aurais pu être aussi comme ceux que je juge être mauvais. On y est, on y arrive. Là est bien un des maux qui ronge ce monde. Nous pensons tous, absolument tous, que nous sommes meilleurs, que nous détenons la vérité absolue, que notre façon de voir est la meilleure.

Et l’on se plait à avoir des opinions sur tout. L’on se plait à juger. L’on se plait à voir ce que les « autres », ah ces autres, font de mauvais. Et l’on aime bien critiquer. L’on se plait à croire qu’on fait mieux les choses, bien mieux. On passe tous, ou à peu près tous par la même chose, la même situation. On en oublie nos « struggle » (c’est le mot qui me vient, pardon).

On en oublie nos difficultés, mais comme on s’en est sorti, nous, l’on aime bien donner des leçons, qu’on va qualifier de « conseils », ou l’on aime bien comparer en disant « moi, quand j’ai eu ci, j’ai fait ça ». Mais toujours prendre les autres de manière bien hautaine. Et bien sûr, en oubliant que nous avons, nous aussi fait des erreurs. En oubliant évidemment que ce n’était pas facile pour nous, non plus. Qu’on n’avait pas toutes les réponses dès le départ.

Oui, il est temps de l’admettre. C’est facile de juger, parce que ce qui fait de nous, un être humain, après tout, c’est ce besoin de savoir qu’on est « bien », qu’on est qui on veut être. Et quelque part, pour nourrir cet amour propre, on a besoin d’une échelle de comparaison. Mais on fait fi de voir ce qui ne va pas chez nous. On va plutôt voir ça ailleurs.

Oui, pourquoi pas ? Quand je compare et que je regarde à côté de moi le mauvais fond de mon voisin, je me dis forcément que je ne suis pas pire, non ? N’est-ce pas ce qu’on fait tous ? Mais on se garde de le dire. Encore mieux, on nie faire ça, parce que nous ne sommes pas comme les autres, nous. N’est-ce pas ?

Et voilà, que la découverte du pêché se révèle à moi. Toute ma vie, je croyais faire de mon mieux. Toute ma vie, je croyais tout faire pour être une bonne personne. Alors forcément, je me dis que, la religion, ce n’est pas pour moi. Alors je me dis, que « seuls les faibles d’esprit croient en ce qu’ils ne voient pas ». « Seuls les faibles d’esprit ont besoin de divinité, pour se reposer, pour expliquer les échecs ou pour justifier leurs actions, se faire justice dans leurs querelles ».

Non, croire en un Dieu, ce n’est forcément pas pour moi….parce que moi je suis, profonde. Parce que moi je suis réfléchie. Parce que moi, je me sens intelligente ! Que nenni ! Un des versets de la bible et qui m’a le plus touché est celui-ci : « 1 Corinthiens 8:1 La connaissance enfle mais la charité édifie » (àLa connaissance rend orgueilleux, mais l’amour édifie)

Voici un autre verset qui me parle : « Jacques 4 :6 Dieu résiste aux orgueilleux mais il fait grâce aux humbles ».  Pourquoi ça me touche tant ? Parce que, pour moi, Dieu touche les cœurs en visant bien là où ça fait mal, en nous montrant sans équivoque, mais avec amour, un de nos plus grands pêchés.  Le mien : sans aucun doute, l’orgueil, la fierté !

Un jour, alors que ma vie est devenue un vrai chaos. Alors que j’en ai eu tellement marre de ne pas comprendre ma situation. Alors que j’en avais plus qu’assez d’avoir autant de haines dans le cœur et d’être incapable de m’en délivrer. J’en suis même arrivée à ouvrir un tableau excel pour garder mes bonnes résolutions pendant 21 jours, mais rien n’y fait. Ça marche pendant un temps, mais le naturel revient au galop, comme on dit.

Alors un jour, j’ai regardé le compte facebook de ma sœur, dans lequel elle a partagé une vidéo. Ça faisait un moment qu’elle ne partageait que des choses sur Jésus. Je trouvais ça louche. J’étais triste pour elle. Je la croyais embarquée dans une secte. Et j’étais d’abord triste pour elle.

Je ne sais pas ce qui m’a pris. J’ai probablement voulu comprendre, comment ça se fait ? Elle qui avait un caractère bien à elle, elle qui savait bien qui elle était, elle qui à mes yeux, était un modèle, elle qui, en principe ne se ferait pas aussi facilement embobinée.

Alors j’ai regardé cette vidéo « The last reformation : The life ». Dès le début du film, la plage, les gens qui parlent et qui disaient n’importe quoi, des choses incompréhensibles pour moi. Ce n’est pas possible. Ah, ça pour être une secte, c’est une vraie secte. Et puis je m’entends réfléchir, ou plutôt j’entends une voix (mais quelle voix, la voix de ma conscience ? qui ? quoi ?). Bref, j’entends cette voix me dire, « ne juge pas, regarde d’abord ».

Au bout de 20 min de visionnage, je continue de me dire que tout ça c’est du n’importe quoi. Mais je continue aussi d’entendre cette voix. « Ne juge pas, regarde jusqu’au bout ». Puis à peine, 5 min après ça, je m’effondre. Je fonds en larmes. Pourquoi ? Parce que je vois ces personnes se faire baptiser de l’esprit, qui sont inondées de joie de ressentir ce qui semble être, leur première expérience, de vraie liberté.

Et je pleure ! Je pleure comme un bébé. Je viens de réaliser. Je n’ai pas compris pourquoi j’ai toujours voulu cette liberté et que je refusais pourtant de la voir tout simplement. Pourquoi je me suis laissée asservie par le monde. Pourquoi je m’enfermais dans la haine, dans la solitude la plupart du temps. Et pourquoi je choisissais toujours la fuite dans tous mes échecs.

Parce que oui, tous mes échecs viennent à l’origine de mon mal-être vis-à-vis de mes relations à autrui. Mais aussi ce refus de croire que moi aussi je peux avoir tort, que moi aussi je ne suis pas aussi géniale que ce que je pense. Que je ne suis en rien la fille intelligente que je pense. Que toute ma vie, je me suis parée d’une fausse humilité.

Oh oui, une telle fausse humilité. Dans ma vie, je croyais avoir pour modèle, des gens simples mais intelligents, gentils et qui ne cherchaient pas forcément à briller, à écraser mais à partager le bonheur, le rire, la joie à contrario. Des gens authentiques, francs et qui détestent les tricheries. Qui préfèreraient être derniers plutôt que de tricher. Et qui pourtant, arrivaient sans effort à sortir du lot, à briller en étant juste eux-mêmes, et à être premier sans forcément entrer dans la compétition. Alors je croyais, que parce que j’admirais ces personnes, j’aurais été capable de me parer d’une telle humilité, d’une telle simplicité, d’une telle authenticité.

Mais oh bel orgueil ! Oh grosse vanité ! On me disait « hautaine », à l’école. J’ai voulu continuer de grandir en masquant ce caractère hautain, en devant ultra-timide, en n’essayant surtout pas de briller, en ne levant jamais la main à l’école. Mais derrière cette fausse humilité pourtant, se cachait toujours cet orgueil énorme ! Me disant que : « mais oui, vous pensez que je ne sais rien quand je ne dis rien. Ce n’est pas pour autant que je suis nulle, bien au contraire ». Ah quelle fausse humilité !

Cette fausse humilité qui m’a fait souffrir tant d’années. À ne plus savoir qui j’étais, à ne plus savoir comment je dois être. À être la plupart du temps, frustrée, de ne pas exister. ET voilà, j’ai trouvé l’origine de mon mal-être. Ce mal-être profond qui m’a tant détruite !

Mais là, à ce moment précis de la vidéo. Je ne pense plus qu’à moi. À l’amour que je refusais de me donner et pourtant que je nourrissais incessamment d’orgueil déplacé. Cet amour-là, il est là. Il a toujours été là. Mais j’ai été incapable de le voir. Me réfugiant dans la solitude. Refusant de me donner à qui que ce soit.

Cet amour-là, ce n’est pas un amour que j’ai en moi et que je me donnerais. Cet amour-là, c’est l’amour de celui qui m’a créé telle que je suis et qui m’accepte sans conditions, telle que je suis, exactement comme il m’a créé. Dieu. Jésus. Donnez un autre nom, qu’importe. Traitez-moi de folle, peu m’importe aujourd’hui.

Il est venu me retrouver, moi qui me suis sentie perdue pendant tant d’années. Je ne sais pas, je ne l’explique pas. Peut-être me jugerez-vous comme j’ai premièrement jugé ma sœur. Mais aujourd’hui ça m’est égal. J’ai tardé à écrire ce billet. J’ai tardé à raconter la suite de mon récit….parce que, comme toujours, je me suis perdue dans ce que l’on pouvait penser de moi.

Aujourd’hui ça m’est égal ! Aujourd’hui je suis plus, je ne sais pas, je me sens comme lourde de ne pas avoir partagé jusqu’ici mon témoignage. Lourde de me dire, aaaah, ça explique tellement de choses sur le mal qui ronge ce monde. Sur, pourquoi il y a tant de haines. Et puis, oh Dieu, pourquoi je t’ai tant accablé de tous les maux du monde, que si tu existais, pourquoi tu laisses faire tout ça ?

Pourtant, il existe une réalité du monde, la réalité du monde qu’on ne voit pas mais qui se ressent, qui se sent, qui se vit et qui explique tellement tout. Si le monde est si mauvais, c’est que le mal existe. Si Dieu existe, si le bien existe, c’est que le mal est là aussi. Nous sommes dans une guerre, et l’on ne se rend pas compte, l’on perd notre temps à accabler les jeunes chrétiens en les traitant de toutes sortes de nom, en blasphémant un dieu auquel on nie pourtant l’existence.  Et l’on se laisse pourtant influencer par la haine, le dégoût de l’être humain. Et l’on prend la place de  juge, tout le temps.

La guerre existe, la jalousie existe, la convoitise existe, la mauvaise foi existe parce que le mal existe. Non pas que Dieu laisse faire. Mais que peut-il faire lorsqu’on refuse même qu’il entre réellement dans nos vies ? Que peut-il faire si l’on nie nos pêchés, si l’on perd notre temps à dire, que le mal, ça vient toujours des « autres », ces autres, jamais de nous.

Que peut-il faire si l’on passe notre temps à nous victimiser. Dieu peut agir dans nos vies, uniquement, si on le laisse entrer dans nos vies. Qu’importe le bien qu’on fait autour de nous, nos pêchés sont nos pêchés. Qu’importe que ce soit pas aussi pire que celui du voisin. Un pêché, c’est un pêché.

Reconnaître ça, c’est déjà ouvrir les yeux sur ce qu’on doit déjà faire sur nous-même pour changer le monde. On ne change pas le monde en voulant critiquer le monde et en jouant les je-sais-tout. On change le monde, déjà, en voyant ce qu’on peut changer en nous. Mais sachant cela, même avec tous les efforts du monde, avec toutes les techniques de développement personnel (qui sont en passant, pour la plupart, piquées de la bible mais reformulées à la façon du monde).

Avec tous les efforts qu’on veut, la vie reste la vie telle qu’on la connait en face de nous, la mort reste la même mort pour tous. La vraie paix, je l’ai eue en Jésus. Je suis, oh que loin, d’être parfaite. Mais je commence, du moins, à sentir la haine s’en aller à petit pas, à tout petit pas. Qu’importe, c’est un début. Je me suis retrouvée mais en partie….je sais qu’aujourd’hui j’ai un Créateur, un Père que j’ai accepté comme mon sauveur et dont je suis la fille. Je ne me sens plus aussi perdue…Gloire à toi seul, Jésus !